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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/177

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élèves les plus brillants du collège. Il termina ses études, et je restai trois ans environ sans le revoir. Je le retrouvai au foyer de l’Opéra, un soir où l’on jouait la Juive. Je le reconnus et j’allai droit à lui.

— Comment ! me dit-il, c’est toi ! Et qu’est-ce que tu deviens ?

— Mais je m’occupe de composition.

— Vraiment ? dit-il. Moi aussi. Et avec qui travailles-tu ?

— Avec Reicha.

— Tiens ! moi aussi. Oh ! mais c’est charmant ; il faudra nous revoir.

C’est ainsi que se renoua cette amitié qui avait commencé au collège et qui est restée l’une des plus chères affections de ma vie.

J’étais en admiration devant cet ami en qui je reconnaissais une organisation d’élite et des facultés bien supérieures aux