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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/20

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Ici s’arrêtent, pour moi, les renseignements que je tiens de ma mère sur son enfance et sa jeunesse. Je ne sais plus rien de sa vie jusqu’à l’époque de son mariage, qui eut lieu en 1806. Elle avait alors vingt-six ans et demi.


Mon père, François-Louis Gounod, né en 1758, avait, au moment de son mariage, un peu plus de quarante-sept ans. C’était un peintre distingué, et ma mère m’a dit souvent qu’il était considéré comme le premier dessinateur de son temps par les grands artistes ses contemporains, Gérard, Girodet, Guérin, Joseph Vernet, Gros et autres. Je me rappelle un mot de Gérard que ma mère racontait avec un bien légitime orgueil. Gérard, entouré de gloire et d’honneurs, baron de l’Empire, possesseur d’une grande fortune, avait de fort beaux équipages. Sortant, un jour, en voiture, il