Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/24

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souvent indispensable pour que la tâche fût menée jusqu’au bout. Combien d’entre eux seraient restés en route, si elle n’y avait pas mis la main ! Que de fois elle a dû charger et nettoyer elle-même la palette ! Et ce n’était pas tout. Tant qu’il ne s’agissait que du côté humain du portrait, de l’attitude, de la physionomie, des éléments d’expression du visage, les yeux, le regard, l’être intérieur en un mot, c’était tout plaisir, tout bonheur ! Mais, quand il fallait en venir au détail des accessoires, manchettes, ornements, galons, insignes, etc., oh ! alors, la défaillance arrivait ; l’intérêt n’y était plus ; il fallait de la patience ; c’est là que la pauvre épouse prenait la brosse et endossait la partie ingrate de la besogne, achevant, par l’intelligence et le courage, l’œuvre commencée par le talent et abandonnée par la crainte de l’ennui.

Mon père, outre son travail de peintre,