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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/299

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Chacun se rappelle le mot célèbre d’un de nos plus grands poètes :

Mon verre n’est pas grand, mais je bois dans mon verre.

Il ne s’agit pas, en effet, que tous les verres soient de même grandeur ; l’essentiel est qu’ils soient toujours pleins. Un nain, tout couvert d’or, se trouverait aussi bien partagé qu’un géant, si, pour tous deux, le bonheur suprême consistait à être tout couvert d’or. C’est l’ingénieuse comparaison imaginée par saint François de Sales au sujet des élus, pour expliquer l’égalité du bonheur dans l’inégalité de la gloire ; comparaison si fine et si juste qu’on peut l’appliquer à tous les degrés de la vie et à toutes les formes de la perfection.

Il n’est pas donné à chacun d’être un de ces fleuves majestueux dont les eaux répandent partout la fertilité sur leur passage ;