Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

m’être enlevé au moment où je pouvais apprécier la valeur d’un tel ami.

Mon père avait été appelé par le roi Louis XVIII aux fonctions de professeur de dessin des Pages. Le roi, qui aimait beaucoup mon père, l’avait autorisé à occuper, pendant le temps que nous passions à Versailles, un logement situé dans les vastes bâtiments du nº 6 de la rue de la Surintendance, laquelle s’étend de la place du Château à la rue de l’Orangerie.

Notre appartement, que je vois encore, et où l’on montait par une quantité d’escaliers d’une disposition bizarre, donnait sur la pièce d’eau des Suisses et sur les grands bois de Satory. Tout le long de l’appartement, régnait un corridor qui me semblait à perte de vue et qui allait rejoindre le logement occupé par la famille Beaumont, dans laquelle je rencontrai l’un de mes premiers compagnons d’enfance, Édouard