Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/352

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que M. Saint-Saëns a fait son apparition dans le monde musical. Combien de fois, depuis lors, ne m’a-t-on pas dit : « Saint-Saëns ? Ah bah ! Vraiment ? Vous croyez ?… Comme pianiste, comme organiste, oh ! certainement ; je ne dis pas ; mais comme compositeur ? Est-ce que… réellement… vous trouvez ?… » Et tous les vieux clichés de ce genre. Eh bien, oui ; je trouvais, et je n’étais pas le seul ; et aujourd’hui, c’est tout le monde qui trouve. Les défiances sont tombées : les préjugés sont vaincus : M. Saint-Saëns est dans la place ; il n’a plus qu’à dire : « J’y suis, j’y reste. » Il demeurera une des illustrations de son art et de son temps.

D’après une opinion admise, paraît-il, chez certains artistes, il serait convaincu que, si l’on dit du bien de l’œuvre d’un confrère, cela signifie naturellement qu’on en pense du mal, — et réciproquement.