Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/36

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alors), et ma mère avait fait donner par lui des leçons de violoncelle à mon frère, qui était doué d’une voix charmante et chantait souvent aux offices de la chapelle du château.

Je ne saurais dire si ce vieux père Rousseau jouait bien ou mal de la basse ; mais ce que je me rappelle, c’est que mon frère me faisait l’effet d’être assez peu habile sur la sienne ; et, comme je ne pouvais me rendre compte de ce que c’était qu’un commençant, je me figurais, instinctivement, que, dès qu’on jouait d’un instrument, on ne devait pas pouvoir faire autrement que d’en jouer juste. L’idée qu’on pût jouer faux n’entrait même pas dans ma petite tête.

Un jour, j’entendis, de ma chambre, mon frère qui était en train d’étudier sa basse dans la pièce voisine. Frappé de la quantité de passages plus que douteux dont