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Page:Gounod - Mémoires d’un artiste, 1896, 3e éd.djvu/77

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Je refis, sous la direction d’Halévy, tout mon chemin de contrepoint et de fugue ; mais, en dépit de mon travail, dont mon maître était pourtant satisfait, je n’obtins jamais de prix au Conservatoire ; mon objectif unique était ce grand prix de Rome que je m’étais engagé à remporter coûte que coûte.

J’allais avoir dix-neuf ans, lorsque je concourus pour la première fois. Je remportai le second prix. Lesueur étant mort, je devins élève de Paër, qui l’avait remplacé comme professeur de composition. Je concourus de nouveau l’année suivante ; ma mère était pleine de crainte et d’espoir à la fois : désormais, je ne pouvais plus avoir que le grand prix ou un échec. Ce fut un échec ! J’avais vingt ans, l’âge de la conscription ! Mais mon second prix de l’année précédente me valait un sursis d’un an. Il me restait donc encore les chances