Page:Gouraud - Dieu et patrie, paru dans La Croix, 1897.djvu/101

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— Mon cousin, je dois partir de suite, ma place est là-bas… entre eux ; laissez-moi, je vous le demande au nom de votre bonne amitié. »

Elle lui tendit la main, il la serra avec affection :

« Faites-vous suivre d’un piqueur, conseilla-t-il, vous ne savez pas les chemins de la forêt. »

Elle inclina la tête en signe d’acquiescement, et comme son cheval arrivait tout sellé, elle se leva.

« Veuillez m’accompagner, dit-elle au valet qui le tenait en bride, prenez le cheval de M. le comte.

— C’est que, répondit l’homme, ennuyé de ne pas déjeuner avec ses camarades, Mlle Edvig m’a interdit de quitter ses chiens, je dois les lui ramener couplés et intacts. Déjà, il y en a un de décousu. Je prie Madame la comtesse de m’excuser.

— Allons, se dit Michelle, c’est toujours ainsi quand je commande, on obéit à ma belle-sœur. N’importe, j’irai seule, je sais le chemin et en prenant par les sentiers que n’a pu suivre la voiture, j’ai des chances pour la rattraper sur la route. »

Elle partit au grand trot, son amazone se déchirait dans l’étroite sente, son voile restait dans les rameaux, des branches arrachaient les cheveux ; n’importe, elle allait.