— Et moi, Madame, ajouta le peintre, je promets de modeler la statue. Le décor est grandiose, je ferai une madone, le bras étendu, montrant la route, et qui sait à combien de voyageurs elle rendra service !
— Monsieur, vous avez une excellente idée ; veuillez me dire de quel nom sera signée cette œuvre.
— Georges Rozel.
— Ce nom me rappelle un souvenir cruel et doux cependant. Le prêtre qui assista mon père à ses derniers moments et prit soin de l’orpheline abandonnée, que j’étais alors, portait ce nom. Il est grave dans mon cœur.
— Sûrement, vous parlez de mon oncle, Madame ; il est curé à Paris depuis de longues années. »
En ce moment, un son de cor frappa l’oreille des causeurs.
« Enfin ! » s’écria Michelle, pendant que le peintre, saisissant un revolver, faisait feu en l’air, pour attirer l’attention vers eux.
Presque immédiatement, les chiens débouchèrent, suivis de cavaliers ; l’un d’eux s’élança à terre, et s’avançant vers Michelle :
« Vilaine enfant, quelle peur vous m’avez faite !
— Oh ! et moi Hans, surtout j’ai craint de vous fâcher, mais ce n’est pas ma faute :