Page:Gouraud - Dieu et patrie, paru dans La Croix, 1897.djvu/144

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force restaient privées de secours ; vous eûtes soin de l’une et de l’autre.

— Ah ! ma petite Michelle ! s’écria le prêtre avec émotion, chère petite, combien je suis content de vous revoir, heureuse cette fois ! Venez, rentrons chez moi, dites-moi votre vie. J’ai si souvent prié pour vous ! »

Mme Rozel et son fils prirent avec tact congé des deux amis et ils retournèrent ensemble à pas lents, le long de l’avenue d’Antin jusqu’à Saint-Philippe-du-Roule, où le digne curé fit entrer la comtesse Hartfeld dans son cabinet.

Une heure se passa en longue et douce causerie. Enfin, Michelle pouvait mettre les pensées de son cœur au jour, en toute confiance, ses secrets, ses peines, elle espérait recevoir un précieux et sûr conseil. Elle supplia l’abbé Rozel de venir chez elle, de voir son mari, de causer avec lui. Hans, très érudit, très épris de toutes les hautes études, aurait infiniment de plaisir à s’entretenir avec le doux savant, si simple, si profondément instruit — jusqu’au seuil du mystère — des vérités captivantes de notre religion sainte.

Il promit, et Michelle rentra un peu consolée.


VIII


La princesse Rosaroff éprouvait un grand plaisir à causer avec sa cousine ; souvent elle venait la voir et quelquefois elle sortaient ensemble, visitant les monuments, c’était justement le mois du Sacré-Cœur. La butte de Montmartre n’était pas encore couronnée de l’imposante basilique, qui fut le résultat du vœu de la France en détresse ; mais elles allèrent à la vieille église de Saint-Pierre ; une des plus antiques de Paris et par la même occasion elles admirèrent le panorama merveilleux de Paris. Alexis Rosaroff, ce