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Page:Gouraud - Dieu et patrie, paru dans La Croix, 1897.djvu/178

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« Il dit vrai, Madame, il a été bien atteint, mais Dieu vous l’a gardé. Un coup de sabre au-dessus de l’arcade sourcilière, alors que son cheval tué sous lui s’écroulait… À présent, la plaie se cicatrise. Il aura une belle marque, par exemple, mais bien glorieuse. C’est à lui que nous devons le succès de Bourogne. »

Michelle pressa vivement la main de son mari ; le guerrier disparaissait. Elle ne voyait plus que le blessé, et son cœur saignait de la blessure de Hans.

« Oh ! il a été superbe, continua le docteur ; le roi l’a nommé général sur le champ de bataille, mis à l’ordre du jour et l’a embrassé.

— Et qui l’a sauvé, relevé ?

— Nous l’avons enlevé sur le champ de bataille, après la charge ; nous cherchions nos frères blessés, il gisait méconnaissable, et nous l’avons transporté dans un cacolet. »

Michelle frissonnait. Hans eut vers le chirurgien un signe d’éloignement.

« Assez docteur, puisque c’est fini. Michelle, parlez-moi de vous, de nos enfants. Avez-vous eu bien de la peine à parvenir jusqu’ici ? vous avez été malade ? »

Les questions se pressaient ; elle le calma et comme en tâtonnant, il cherchait devant lui quelque chose, elle comprit :

« Vous avez soif ?