Page:Gouraud - Dieu et patrie, paru dans La Croix, 1897.djvu/329

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— Mon parrain m’écrit de Chine que papa pourrait être nommé à Paris si seulement il consentait à faire des démarches.

— Sans doute, ajouta l’abbé Rozel, le colonel Lahoul ne sort pas des frontières. Il s’obstine à ne rien demander, à laisser aller les événements : Aide-toi, le ciel t’aidera, a dit la Sagesse des nations.

— Ah, bien ! moi, je me remuerai, reprit Georges ; l’an prochain, je serai à Saint-Cyr. Après, je demanderai la Bretagne pour garnison, afin d’être près de grand-père et de tante Yvonne.

— Oh ! celui-là est un débrouillard, reprit Mme Rozel avec un sourire affectueux, il fera son chemin dans l’armée.

— Père m’a si bien montré la route.

— Tu as raison, conclut Michelle, tu peux, à tous les titres, être fier de ton père. »

Mme Carlet était aussi venue ; la pauvre femme ne s’était pas aperçue des luttes successives de sa fille. Elle avait continué de vivre dans sa tranquille sérénité.

Les Rosaroff aussi envoyèrent une dépêche datée de Saint-Enogat en réponse à celle adressée le matin par Henri à son cousin.

Avec l’âge, les deux époux avaient cessé leur vie errante.

Ils ne faisaient plus que du « cabotage », ainsi que le disait en riant le prince, jusqu’au grand embarquement pour l’autre monde.