Page:Gouraud d’Ablancourt - Madame la Duchesse d’Alençon intime, 1911.djvu/34

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24 LA DUCHESSE D’ALENÇON — Oh rien, fit-elle avec un tendre sourire, je venais de penser à ce que maman disait à ma sœur Elisabeth qui se plaignait de sa belle-mère, notre tante, cruellement injuste envers elle. — Et que lui disait-elle ? — Ma fille, de quoi te plains-tu, tu as une situation unique au monde, mais regarde donc plus malheureux que toi. Et ma sœur répéta : Plus malheureux que moi !-.. L’accent en disait long. Est-ce que vous trouvez possible d’avoir une consolation du malheur des autres ? — Ce peut être une occasion de remercier le ciel. — Oui, mais n’est-ce pas aussi une occasion de souveraine tristesse ? Toutes les détresses qui nous encerclent ne font, je crois, que doubler la nôtre, et c’est un pauvre argument, presque un doute pour notre cœur, que de lui offrir cette comparaison. Devant de tels raisonnements, le Prince pouvait deviner à quelle âme d’élite il avait voué son culte. Il l’aidait et la soutenait déjà au milieu des crises morales qui, à plusieurs reprises, la hantèrent profondé¬