Page:Gouraud d’Ablancourt - Madame la Duchesse d’Alençon intime, 1911.djvu/86

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Placée sur un plan supérieur, sa conception de toutes les organisations humaines était un peu différente de l’habituelle banalité. Elle était très intuitive, très sensitive, ses yeux regardaient souvent un objectif que nul autre ne voyait. Comme ses sœurs l’Impératrice d’Autriche et la Reine de Naples, Elle s’extériorisait du monde que nous croyons réel et qui peut-être n’existe qu’en rêve. Son âme vibrait sur un autre diapason au delà de la gamme usuelle. Un jour, vers le temps du mariage de l’Impératrice Elisabeth, les jeunes Princesses se promenaient aux entours du parc de Possenhofen, des bohémiens passaient et la Princesse Elisabeth qui avait pour cette race une sympathie qu’elle sut prouver en diverses et tragiques circonstances, appela une gitane. C’était peu après la visite de son cousin l’Empereur François-Joseph, leurs fiançailles de cœur n’étaient pas encore acceptées des parents et la jeune fille y pensait. Elle tendit en riant sa main à la diseuse de bonne avanture. Et celle-ci très gravement expliqua : « Il y a dans ces lignes entrecroisées d’inextricables luttes que dominent deux couronnes... l’une est hérissée d’épines ».