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Page:Gouraud d’Ablancourt - Un éclair dans la nuit.djvu/161

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ÜN ÉCLAIR DANS’ LA NUIT

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— « Pour Dieu, le temps ri’existe pas. Il sait tout, il voit l’avenir depuis le passé le plus reculé. Eh bien, il a vu les supplications de l’épouse et des fils et je ne doute pas qu’il n’ait « fait grâce » à cet homme sincère dans ses convictions, qui n’avait jamais eu l’occasion de s’instruire, et pour lequel d’ardentes prières monteraient. — Je me souviens avoir lu dans un livre de Huismans, qu’un bon religieux qui aimait beaucoup Virgile, 3e désolait -de ne pas devoir le rencontrer dans le Paradis, et priait pour lui. Alors il eut une révélation : « Ton ami est sauvé, tes prières, étaient connues d’avance ». Ce n’est peut-être pas très orthodoxe... mais c’est consolant. — On n’a jamais tort de compter sur la bonté et la justice de Dieu.

Les entretiens des deux néophites prenaient terme quand la brise fraîchissait au coucher du soleil. Onda marchait presque sans vertige, de jour en jour plus solide. Le soir, sous la lampe, la famille réunie se récréait. On faisait des mots croisés, on se racontait sa journée, les petits événements, les idées qui avaient traversé les esprits. A présent, on avait conclu à la très proche parenté qui unissait Tancrède et sa mère aux Consouloudi. Puisque Hèlène était Hermine de Luçon (réellement aucun doute n’était plus possible) Tancrède était son neveu. D’ailleurs les deux jeunes gens restaient frères par le sang désormais. Leur amitié demeurait sans limites.

La veille de la Toussaint, la touchante cérémonie des baptêmes eut lieu dans l’église du village. Tancrède et sa mère, en qualité de parrain et de marraine donnèrent à leurs filleuls les noms d’Yves à Platon, d’Arthur à Onda. Quant à Hélène naturellement on l’appela Hermine. Eurydice fut Anne et Marie garda son appellation virginale.

Le lendemain tous s’approchèrent de la table sainte. La grand’mère était transfigurée, une telle joie régnait dans son cœur qu’elle vivait réellement en extase. Il fallut que son petit-fils la rappela aux réalités de la vie. Le jour même on prit une grande décision. Platon Consouloudi céderait sa banque à Athos Romanos et il viendrait avec les siens habiter Loc-Luçon. On vivrait là en famille ainsi qu’aux temps passés. L’abbé obtiendrait d’être le chapelain, la jeunesse poursuivrait ses études et chacun, heureux dans sa soumission

drait l’heure où un autre

d’autres actions.

aux lois providentie’les, attem

tournant de la route déci

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