distingué. Bruxelles fut pendant tout le second empire la succursale libérale du Paris autoritaire. Ce qu’on n’osait pas imprimer, ce qu’on n’osait pas dire à Paris, trouvait des presses à Bruxelles, y trouvait des échos ; les esprits y fermentaient. Vint, après la guerre de 1870, l’éclosion en France de l’école naturaliste qui, plus ou moins persécutée à Paris, où le gouvernement était devenu fort réactionnaire, ne trouvant pas d’éditeurs, en chercha et découvrit à Bruxelles les Brancart, les Kistemaeckers. Nombre d’écrivains français d’alors tournèrent les yeux vers la Belgique. Huysmans, Descaves, Francis Enne publièrent à Bruxelles leurs premiers livres. Huysmans en garde une tendresse pour ce pays, dont sa famille d’ailleurs était originaire, et presque jusqu’à la fin de sa vie il resta
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