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LA BELGIQUE LITTÉRAIRE

en marche vers la célébrité, l’autre en étant encore aux préludes. Je ne sais pas ce qu’en pensa Rodenbach : c’étaient deux natures si différentes ! Pour suivre historiquement le développement de la poésie en Belgique, il faut insister à cette place sur l’œuvre de Georges Rodenbach, qui, contemporain de Verhaeren, fut beaucoup plus précoce et que la notoriété favorisa d’abord. Il est considéré aujourd’hui comme un ancêtre. Le fait est qu’il fut le premier à faire admettre aux Parisiens, trop souvent sans pitié, en ce temps-là, pour les Belges, que l’on pouvait être à la fois un sujet du roi Léopold et un poète fort délicat. Verhaeren, le premier Verhaeren surtout, est le tumulte et la richesse prodiguée, Rodenbach, comme lui né dans les Flandres, est le rêve, la discrétion,