Page:Gourmont - La Belgique littéraire, 1915.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
92
LA BELGIQUE LITTÉRAIRE

hommes qui m’entouraient ; j’ai eu la passion de la vie, de toute la vie mentale et physique. Si elle fut pour moi la cause d’erreurs nombreuses, elle fut aussi l’aboutissement des puissances de mon être et me valut des joies infinies. Peut-être avec un goût mieux calculé pour ses entraînements, aurais-je pu atteindre à des altitudes que je n’ai fait qu’entrevoir. J’ai le sentiment d’avoir été un homme, un simple homme de travail, de lutte et d’instincts, plus encore qu’un homme de lettres au sens exclusif du mot. J’ai vécu avec ténacité la vie des gens de mon pays ».

Bien avant la mort de Camille Lemonnier, dont la réputation avait un peu décliné et qui passait, ce qui n’est pas tout à fait exact, pour le dernier représentant, en Belgique, de l’école natura-