pation principale est la recherche du bonheur, et qu’ils ont bien plus souci de raisonner selon leur intérêt que selon la logique. De là l’universelle répulsion à joindre l’idée de néant à l’idée de mort. Quoique la première idée soit évidemment contenue dans la seconde, l’humanité s’obstine à les considérer séparément ; elle s’oppose de toutes ses forces à leur union, elle enfonce entre elles infatigablement un coin chimérique où retentissent les coups de marteau de l’espérance. C’est le plus bel exemple d’illogisme que nous puissions nous donner à nous-mêmes et la meilleure preuve que, dans les choses graves comme dans les moindres, c’est le sentiment qui vient toujours à bout de la raison.
Est-ce une grande acquisition que de savoir cela ? Peut-être.
Novembre 1899.