Page:Gourmont - La Culture des idées, 1900, 2e éd.djvu/167

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apôtres sont les abeilles. Biblis, amoureuse de son frère, puis changée en fontaine, c’est la Sapience divine ; Cadmus, le frère qui la rebute, c’est encore le peuple Juif. La Gentilité est dite par Pallas ; l’Église, par Phèdre et par Atalante ; Satan, par le serpent Python et par Vulcain ; la Judée, par Céphale et par Callisto.

Plus anciennement, on avait retrouvé les douze Apôtres dans les douze signes du Zodiaque ; mais cette opinion fut combattue et chaque signe fut plié à figurer : le Scorpion, Satan ; le Sagittaire, Jésus-Christ triomphant ; le Capricorne, le Pénitent ; le Lion, le Méchant ; le Cancer, l’Hérésie ; le Taureau, le Sacrifice divin. La présence d’un signe appelé « Virgo », dans une nomenclature aussi ancienne, servit longtemps d’argument apologétique, ainsi que certains vers de Virgile et la littérature, complètement apocryphe, des sibylles.

M. Huysmans cite une symbolique du corps humain, d’après Méliton[1] elle n’est pas très

  1. Saint Méliton, évêque de Sardes, vécut au IIe siècle et fut un des grands théologiens grecs. On lui attribuait une Clef de la sainte Écriture : cet ouvrage apocryphe, invoqué par l’abbé Auber dans son grand ouvrage sur le Symbolisme, est également cher à l’auteur de la Cathédrale. Il est peu probable qu’une compilation où l’on disserte sur la symbolique des églises gothiques ait pour auteur un évêque grec du IIe siècle ; cependant M. Huysmans écrit, après avoir cité Durand de Mende (XIIIe siècle)