Page:Gourmont - La Culture des idées, 1900, 2e éd.djvu/178

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aussi clairement, en somme, par la liturgie que par la science : il faut que les eaux soient bouillies ou stygmatisées du signe de la rédemption, car les démons redoutent également le feu et la croix. En 1870, Pie IX, affirmant que « les démons étaient fort nombreux, terribles et méchants, en ce moment », concluait : « Invoquons, c’est la seule médication, Jésus-Christ, lequel fut suspendu au gibet pour la purification de l’air, ut naturam purgaret ».

Voilà bien des commentaires et bien des petites critiques, d’érudition plus que de littérature, sur un livre qui, d’ailleurs, les supportera volontiers. Il a des mérites nombreux. Plus de la moitié de ces longues pages est un style parfois de bas-relief et digne de la grande imagerie de pierre qu’il glorifie ; mais la partie moderne, de vie et de dialogue, ne surgit que faiblement, demeurée en grisaille. Là, l’écriture est parfois si faible que cela chagrine. On y trouve jusqu’à des phrases de prospectus de bains de mer : « Lourdes bat son plein ; » sainte Thérèse y est qualifiée ainsi : « l’inégalable abbesse, » faute de goût et qualificatif singulier chez un écrivain qui devrait, lui au moins, savoir que les fonctions et les noms d’abbé et d’abbesse sont particuliers