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                                   II
                  DERNIÈRE CONSÉQUENCE DE L’IDÉALISME

                      Quid videat nescit ; sed quod videt, uritur illo.
                                            Ovide, Métam., III, 430.

                            INTRODUCTION


Ayant eu, ces derniers temps, quelques doutes sur la valeur, non point philosophique, mais morale et sociale, de l’idéalisme, je ne pus, malgré des méditations assidues, triompher de mes hésitations par la méthode de la logique directe. Et bien au contraire ; poussée à son extrême, la théorie idéaliste aboutissait, en mes déductions, pratiquement, au néronisme ou au fakirisme, selon qu’elle évolue en des intelligences actives ou en des intelligences passives ; socialement (comme je l’ai noté antérieurement)[1], au despotisme ou à l’anarchie[2].

  1. V. L’Idéalisme, pp. 16-17.
  2. On saura ce que pourrait être le fakirisme-anarchie en lisant un singulier conte de M. Marcel Schwob, l’Ile de la liberté (Echo de Paris, juillet 1892).