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ALFRED VALLETTE


On a beaucoup célébré les mérites des fondateurs d’ordres religieux ; on a dit leur foi en l’idéal, l’enthousiasme de leurs rêves, la persévérance de leurs gestes d’espoir vers la gloire d’avoir vécu généreusement, leur prosternement devant l’infini, leur culte de cet art suprême, la charité, leur amour des formes nouvelles de l’activité sociale, leur génie à plier à leurs désirs la paresse humaine, la peur humaine, l’avarice humaine.

De ces ordres, les uns se sont éteints, après avoir donné au monde ce qu’ils avaient de lumière ; les autres ont prolongé dans les siècles l’agonie lente qui étouffe doucement les institutions en désaccord avec les goûts de l’humanité ; d’autres enfin