Page:Gourmont - Le Livre des masques, 1921.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


D’autres ont sans doute ou eurent une langue plus riche, une imagination plus féconde, un don plus net de l’observation, plus de fantaisie, des facultés plus aptes à claironner les musiques du verbe, — soit, mais avec une langue timide et pauvre, d’enfantines combinaisons dramatiques, un système presque énervant de répétition phraséologique, avec ces maladresses, avec toutes les maladresses, Maurice Maeterlinck œuvre des livres et des livrets d’une originalité certaine, d’une nouveauté si vraiment neuve qu’elle déconcertera longtemps encore le lamentable troupeau des misonéistes, le peuple de ceux qui pardonnent une hardiesse, s’il y a un précédent, — comme dans le protocole — mais qui regardent en défiance le génie, qui est la hardiesse perpétuelle.