Page:Gourmont - Le Puits de la vérité, 1922.djvu/14

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l’expérience humaine, ce qui est peu de chose, à la vérité, nous voyons les grands mouvements de la nature toujours pareils à eux-mêmes, voilà tout. Or, sans données précises sur les origines des choses, nous ne pouvons raisonner équitablement sur leur fin. C’est au point qu’on se demande si de telles recherches ont bien un caractère scientifique et si les inventeurs de systèmes du monde, les Kelvin ou les Arrhénius, sont vraiment autre chose que les plus brillants de nos romanciers ? La physique mathématique traverse certainement une période romanesque. Depuis les ions jusqu’au soleil et aux étoiles, ce ne sont que romans, fort bien déduits, mais plus intéressants que solides, et qui prouvent moins la science que l’imagination de leurs auteurs, si science veut dire encore connaissance exacte des choses.


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