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COLLÈGE D’ATHLÈTES



Je suis quelquefois assez content, puisque je devais recevoir la vie, de l’avoir reçue assez tôt pour échapper à quelques folies de ce temps. Par exemple, je n’ai rien à redouter du collège d’athlètes. Ce danger n’atteindra que ceux qui naissent maintenant ou qui sont nés d’hier, et c’est avec une vraie satisfaction que je pense qu’on m’aurait peut-être fourré dans cette chose et que j’aurais été une autre chose à donner des coups de poing, à lancer des balles de cuir avec le pied, à dévorer l’espace ou à pratiquer tel ou tel sport par lequel les esprits nouveaux entendent remplacer l’exercice de la vie et de l’intelligence. Ce collège formera aussi de beaux hommes, dit-on. J’en doute un peu. C’est la nature et non la méthode qui fait les Antinoüs et même les Milon de Crotone. Cette question de la culture physique est pleine de paradoxes. Les hommes les plus forts ou les plus agiles se sont souvent rencontrés parmi ceux qui ignoraient profondément leur force ou