Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/102

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graver. — Seul c’était possible. — Cela devient horrible. — Pourtant je me fais à mon voisinage qui est convenable et ne pouvant guère écrire qu’aux arrêts du train, je lis. Je pense à toi et je te vois, mais je ne veux pas trop appuyer, que le voyage ne soit pas trop pénible.

Avec cela, je ne suis pas sans inquiétude de toi. Si je ne te laissais pas, j’aurais un certain plaisir à ce voyage — c’est bien différent. Je sens que je n’ai besoin que de toi et que la vie, même momentanée, n’est possible qu’avec toi.

Ces quinze jours qu’on nous vole, c’est trop, mais nous les rattraperons. En pensant constamment au retour, cela ira peut-être.

10 h. 45. — Je me retrouve presque seul — un jeune médecin militaire qui admire le paysage, les églises et ressemble au Comte de Paris. — Plus de femmes, on peut fumer une cigarette, et, il semble, respirer.