Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/167

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Et voici que je te revois sur le quai du départ, sans mouvement, droite, comme la statue de l’adieu, et il me semble que tu es restée là, immobile, depuis le temps et que si je revenais par là, je t’y retrouverais.

J’ai encore au cœur l’angoisse de cette minute.

Bonsoir, ma chère femme ; je m’endors et je m’éveille avec toi ; la mer gronde, le vent souffle, la nuit est sans lune, c’est l’heure des évocations.

Pour racheter la laideur de ma lettre je la parfume de ces trois petites feuilles que j’ai découvertes tantôt.