Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/177

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Ne me demande plus de vers, ô mon amie,
des vers dont la beauté modelée à ton corps
a trempé ses contours dans le rose et les ors,
ne me demande plus de vers, ô mon amie.



Ne me demande plus de prose, ô mon amie,
de prose dont l’airain vibre et sonne, superbe :
ma tendresse dédaigne et dépasse le verbe,
ne me demande plus de prose, ô mon amie.



Demande-moi plutôt de l’amour, mon amie,
de l’amour où les cœurs se fondent, profusés,
car je n’ai plus de mots, je n’ai que des baisers,
demande-moi plutôt de l’amour, mon amie.