Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/54

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Oh ! tu n’as pas dit impossible. Il y a des conditions qui se peuvent réaliser, des obstacles qui se peuvent aplanir. Soit, mais le tout est de savoir si d’ici là je ne te haïrai pas.

Pourquoi ton baiser, hier soir, m’a-t-il brûlé ainsi ? C’était bien le fer chaud qui me marque à ton servage, mais si l’esclave se révoltait ?

Oh ! ce baiser, il y avait de quoi te coucher sur le sol, la terre nue, ou sur l’herbe mouillée qui me tentait. Comme j’ai été raisonnable ! J’ai été raisonnable comme une femme qui s’aime davantage que celui qu’elle aime.

Et après m’être vaincu, comme je faiblissais, ma tête s’appuyant à ton épaule, tu m’as relevé impatiente.

A la bonne heure. C’était me dire qu’il faut être fort ; et aussi, toutes ces écritures sont de la faiblesse.