Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/75

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« Amer et pourtant d’une douceur telle
« Que rien n’en rappelle la suavité,
« Car les forts anneaux de la double chaîne,


« Ce sont les baisers que ta bouche martèle. »

V

Et ses yeux dévoraient déjà les larges lèvres
Qu’un Dieu semble avoir faites exprès pour le baiser ;
Il se plut à redire tout haut cette pensée,
Et ses yeux dévoraient déjà les larges lèvres.

La divine harmonie de leurs désirs unis
Absorba le murmure mourant des autres phrases ;
A peine songeaient-ils, buvant à pleines lèvres
La divine harmonie de leurs désirs unis.


14 juin 1887.