Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

permets que, plein de nonchaloir,
désaltéré par ton dictame
je trouve en toi, sans plus douloir,
l’éden que je veux pour mon âme.


Harmonieux et fier navire
au rythme indolent et vainqueur,
ô nef, qui jamais ne chavires,
berce ma peine et ma langueur :
double voile qu’un souffle presse
et qu’une âme parfois oppresse,
prends pour passager mon espoir,
vogue, ô nef qui sais m’émouvoir !
O nef à la rose oriflamme,
ton vol blanc me fait entrevoir
l’éden que je veux pour mon âme.


Autel aux piliers de porphyre
où s’évapore la douleur,