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Page:Gourmont - Lettres à Sixtine, 1921.djvu/98

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Dimanche, 21 août 1887, 8 h. 1/2, 9 h.


Il me semble, mon adorée chérie, que je t’ai aimée et que je t’aime aujourd’hui, plus que jamais. C’est comme si une fleur nouvelle avait fleuri, donnant une nuance nouvelle et un nouveau parfum ; je ne sais quoi.

La peine est éloquente, l’excès du bonheur l’est aussi, éloquent, c’est-à-dire qu’il lui faut se dépenser au dehors en phrases ; — et je suis de ceux qui écrivent mieux qu’ils ne parlent.

A te sentir si charmante, si tendre, si donnée à moi, j’éprouvais comme une sensation neuve,