Page:Gourmont - Muses d’aujourd’hui, 1910, 3e éd.djvu/264

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char de marbre sur l’océan ; mais le doute de sa puissance le pénètre. Le char s’arrête à jamais, et il dédie au « seul Mage Inimitable et Parfait » son arche, les bons étalons et le lion amical.

Il dételle en pleine eau le char branlant elle cale,
Met en pièces les roues riches et si prodigieuses en colonnes
Étayant l’édifice avec les fûts qui scintillent.

. . . . . . . . . . . . . . .


Sur l’un d’eux, orgueilleux du bel élan et du saut.
Toujours noble, plein d’arcanes, inexpugnable, démoniaque.
Le Lion de Saint-Marc est désormais à l’affut.

Or quand Marc eut mis l’ordre et l’harmonie dans les fûts,
Il fit place sur le porche de la récente Basilique
Au quadrige immobile en plein travail et fumant,
Arrêté dans l’ampleur d’un immortel mouvement.

Et saint Marc, l’étonnant scribe de la Bible, se courbe devant Jésus, le Mage Inimitable. Mais il songe que son grand char surnagerait comme une île.