Page:Gourmont - Pendant l’orage.djvu/111

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et si bien qu’il y prit l’idée d’une étude générale sur l’Allemagne, qu’il n’a jamais écrite ni commencé d’écrire, à moins qu’on y rattache le Voyage à Brunswick, qui a été publié en 1898, par M. de Mitty. Le pays lui semble affreux ; les routes sont si mauvaises qu’elles en sont un danger, si bien que les voitures passent à travers champs. Les paysans sont mous, paresseux, stupides. La nourriture, selon son expression, y est bétifiante : soupe à la bière, choucroute, rôti avec salade de racines de choux, le tout d’une odeur détestable. Comme fruits, je cite Standhal : « Des fraises, mais allemandes, ça veut dire grosses, belles et sans parfum. » Mais ce sont les lits qui lui rendent la vie le plus pénible, car les draps sont inconnus et l’on couche entre deux coussins. Et cela continue, nous donnant la vision d’un petit coin de la vieille Allemagne sans grâce et sans goût.