Page:Gourmont - Pendant l’orage.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

doivent l’existence, les soins, le réconfort, les secours qui permettent à la vie de lutter contre la mort. Henri Dunant était un voyageur et un historien. Je ne sais pas comment il fut appelé à s’occuper de cette question poignante, la relève des blessés sur le champ de bataille, mais il donna à l’œuvre qu’il entreprenait sa forme définitive et une forme si flexible qu’elle a pu s’adapter à toutes les circonstances, grouper toutes les bonnes volontés et toutes les charités. Il lui donna tout, sauf peut-être son nom, dont je ne connais pas l’origine. Certes, il y a toujours eu des médecins et des brancardiers militaires, mais eux-mêmes reconnaissent que sans la Croix-Rouge ils seraient insuffisants. Honorons donc ce brave Dunant et donnons-lui un souvenir et un élan d’admiration, à cette heure où s’affirme plus que jamais la beauté et la grandeur de son œuvre d’humanité.