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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér1, 1922.djvu/178

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chures les plus diverses. Il poussa l’impudeur jusqu’à écrire sur la langue française, lui qui n’avait balbutié jusqu’à vingt ans que le patois des juifs d’Alsace !

M. Philibert Audebrand, qui évoque tant d’ombres, ne parle pas de lui-même, et c’est dommage. Peut-être nous réserve-t-il des mémoires personnels. Nul ne serait comme lui à même de nous introduire dans les coulisses du petit et du grand journalisme au dix-neuvième siècle. Il a écrit partout, sous son nom et sous vingt à trente pseudonymes. Rencontre-t-on des articles signés E. Duvernay, Maxime Parr, Henri Plassan, E. de Saint-Amand, Jer. Pecht, Bogdanoff, il ne faut pas prendre ces noms pour ceux de personnages véritables ; ce sont autant de masques mis, les uns après les autres, sur sa figure de boulevardier par M. Philibert Audebrand. Ce survivant, qui aima tant à se masquer, vivra encore assez, espérons-le, pour avoir le temps de se démasquer complètement devant les curieux du passé.

1903.