durable, c’est celle où le poète, jeune et amoureux, montre le plus de simplicité, où il semble avouer de sincères émois, et en particulier, les Rayons et les Ombres, malgré la puérilité de l’antithèse. Il a gardé une tendresse pour ces poèmes de demi-teinte, de « nuances », avec leur musique discrète, comme en sourdine. Quant aux œuvres de déclamation poétique, aux Contemplations, par exemple, il avoue qu’après y avoir pendant longtemps rien compris du tout, il est arrivé à les comprendre trop. Ce qu’il admire peut-être le plus, ce sont les romans et surtout les drames ; mais il prétend que Victor Hugo n’a presque jamais pu créer, sauf peut-être Esméralda et Éponine, une figure de femme vraiment vivante. Ici, il est particulièrement dur : « Quelles petites horreurs fadasses et bébêtes que toutes ces jeunes filles ! » Et il cite surtout la « stupide » Déa, de Torquemada, l’« ennuyeuse » Deruchette et l’ « insupportable » Cosette, des Misérables.
L’article est très court et passablement obscur. Verlaine n’y a pas dit toute sa pensée, mais on peut la restituer : il n’aimait pas Victor Hugo, dans lequel il ne voyait qu’un ancêtre très lointain, d’un intérêt purement historique. Et, de fait, l’in-