LES CONTES DE FÉES
Ayant écrit ce titre, j’ai un scrupule. Nous disons bien aujourd’hui Contes de Fées, mais est-ce ainsi qu’il faut dire ? Tous les livres anciens portent invariablement Contes des Fées, ce qui est bien différent. La première formule signifie : contes où il y a des fées ; la seconde : contes contés par les fées. Il y a de cela une preuve ; c’est le titre même du grand recueil intitulé : le Cabinet des Fées ; ce recueil porte, en effet, en sous-titre : contenant tous leurs ouvrages en neuf volumes. On donnait donc autrefois ces contes comme étant l’œuvre même des fées. Perrault, qui les mit à la mode, avait intitulé son recueil célèbre : Contes de ma mère l’Oye, ou histoires du temps passé ; et cette « Mère l’Oye » était bien une fée, une vieille fée, qui narrait aux petits enfants ses aventures et celles de ses sœurs, les autres fées.
Il n’y a que les fées, d’ailleurs, qui puissent con-