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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér1, 1922.djvu/261

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nopeus de Blois, cette version médiévale de la fable de Psyché. Dans la petite édition de Montbéliard où je le relis souvent, ce conte admirable est « orné » d’une gravure dont la naïveté séduit. La Bête y est figurée par une sorte d’ours blanc piqueté de points noirs. Cette naïveté est bien plus intelligente que l’imagination des dessinateurs modernes qui, comme Bertall, ont fait de la bête un monstre terrible à la fois et répugnant. Sous sa forme d’ours excentrique, ma Bête présente sans doute, et c’est ce qu’il faut, peu d’attraits pour une jeune fille, mais, et c’est encore ce qu’il faut, elle n’inspire ni le dégoût ni la terreur.

Mme Le Prince de Beaumont a encore écrit deux contes infiniment connus et délicieux, le Prince chéri et le Prince charmant. C’était une femme de talent qui a eu son heure de génie : il ne faut considérer en elle que le génie et lui vouer une profonde admiration.

J’arrête là ces notes sur une littérature jusqu’ici négligée. Il a été difficile de les rassembler. Tout est à faire dans cet ordre d’idées. Peut-être la Princesse à l’aventure remettra-t-elle à la mode les contes de fées ? Alors, quelque curieux essaierait d’en débrouiller l’histoire littéraire ; cela serait très utile.