il est breton. Et où a-t-il vécu ? Partout, excepté dans son pays d’origine et dans son pays natal : en Allemagne, en Danemark, en Hollande, en Suède.
Victor Hugo est né à Besançon de parents transplantés, l’un de Vendée, l’autre de Lorraine. La famille de Malherbe, né à Caen, était, pour une part, d’origine provençale. Balzac naquit à Tours d’un père venu de Périgueux et d’une mère parisienne. Calvin, qui prospéra à Genève, venait de Picardie. Verlaine sortait d’Arras par sa mère et des Ardennes par son père. La famille de François Coppée, né à Paris, était originaire de Mons ; Racine avait du sang flamand dans les veines.
On pourrait poser en principe que l’homme supérieur, outre qu’il n’accomplira sa destinée que par la transplantation, est presque toujours le fils d’une famille de transplantés.
C’est un fait, un fait pur et simple, et qu’il serait absurde de vouloir ériger en méthode. On ne peut pas produire à volonté des hommes supérieurs, et d’ailleurs cela ne saurait être le but de la vie. Il ne faut conseiller ni le déracinement ni l’enracinement ; il faut laisser faire. Sans doute il est bon qu’il y ait dans un pays une masse indéracinable, solide-