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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/175

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lier de Champcenetz ne se maria point, puisqu’il était chevalier de Malte, mais, d’ailleurs, il n’en aurait guère eu le temps ; il avait juste trente ans quand la Révolution éclata et il devait mourir quatre ans plus tard. Ensuite, il connaissait trop les femmes, et surtout les femmes le connaissaient trop bien.

Le premier petit écrit de Champcenetz, et c’est un des plus gros, est resté presque célèbre, à cause de son titre : Petit Traité de l’Amour des femmes pour les sots[1]. Il est dédié à Mad… P… Peut-on supposer qu’il s’agit de Mme Pater, devenue sa belle-sœur ? « Mad…, Je croirais manquer aux égards que je suis désormais condamné à avoir pour vous, si je balançais un moment à vous dédier ce petit ouvrage. En effet, serais-je excusable d’oublier que c’est près de vous que se sont aplanies les difficultés de mon sujet ; n’est-ce-pas vous qui avez éclairci mes idées sur une matière qui semblait d’abord vous être étrangère ?… » Je ne suppose rien, mais je constate que Campcenetz s’est approché du premier coup du « genre » de Rivarol[2] ; mais il ne l’a pas

    même temps l’espérance d’épouser M. de Lambesc, qui aurait pu être son fils, et celle de jouer le rôle de madame de Maintenon sur la fin du règne de Louis XV. Il est sûr, au moins, que ce prince, les dernières années de sa vie, entretenait avec elle des relations très secrètes et très intimes, et la combla de bienfaits dont elle jouit encore. »

  1. A Bagatelle, 1788.
  2. Je suis heureux, disait un sot à Rivarol, de voir que vous vous