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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/280

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de l’homme et de la femme. Cette opinion, plus religieuse que sociale, considérant le péché plutôt que le fait dans toutes ses conséquences physiques et familiales, n’a aucune chance d’être prise au sérieux. La quatrième et dernière opinion réclame, dans les cas d’adultère, quels qu’ils soient, des dommages et intérêts. C’est le système anglais, tel que je l’ai exposé et réfuté.

En somme, la question est très simple. Il s’agit ou de conserver ou de supprimer, purement et simplement, les articles du Code qui punissent dans tous les cas l’adultère de la femme et, dans un cas très rare, l’adultère du mari. Ce dernier parti, je l’avoue, est celui que je prends. Je n’y ai aucun mérite. Ce sera, dans un délai très bref, le parti de tous ceux que l’esprit religieux n’aveugle pas. Et l’on verra, chez nous aussi, ce fait qui eût paru impossible à nos aïeux : un acte jadis puni de mort devenir indifférent à la loi. Ce sera un gain pour la liberté, la dignité humaine et la civilisation.