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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér3, 1924.djvu/376

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tion définitive des résolutions prises en commun. C’est à ce philologue, bien plus qu’à l’Académie elle-même, qu’en bonne justice devraient s’adresser les critiques de M. Clairin. Dans le cas présent la victime serait, croyons-nous, feu M. Marly-Lavaux, c’est-à-dire un des savants qui ont le mieux connu l’histoire de la langue française.

Voici quelques spécimens des plaisanteries de M. Clairin :

« Cette homme a l’air bon. — Expliquer et justifier l’accord de l’adjectif démonstratif. »

« Cela est amère comme chicotin. — Expliquer, etc. »

Qui ne voit que ces fautes ne sont que de vulgaires coquilles ? Il n’y a vraiment pas de quoi prendre un ton de doctorale ironie.

L’article Adverse est ainsi rédigé dans le Dictionnaire de l’Académie :

« Adverse, — adverbe des deux genres. » Ici la coquille n’est pas vulgaire ; elle est du genre de celles que nous faisons si souvent en parlant et qui consiste à modifier un son en le modelant sur le son précédemment émis. C’est un phénomène qui a donné lieu à la formation de certains mots français : comparaître, fusion de comparoir et de paraître. Le rédacteur, ou le compositeur d’impri-