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Page:Gourmont - Promenades littéraires, sér4, 1927.djvu/83

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« LE MERCURE DE FRANCE »


Le Mercure de France a été fondé à la fin de l’année 1889 par un groupe de jeunes gens sans relations, sans notoriété, sans argent. Les premiers numéros, forts de trente-deux pages encadrées de marges immenses, portaient au verso de la couverture cette mention entre parenthèses « La Pléiade, 2e année. » La collection n’est donc absolument complète que si elle englobe cette première série, dont la couverture violette l’apparente avec une certaine évidence au Mercure de France, non moins que la rédaction demeurée à peu près la même. Une première « Pléiade » avait été fondée en 1886 par M. Rodolphe Darzens, qui a depuis abandonné l’improductive littérature. C’est de là que date vraiment cette livrée violette, destinée à devenir presque aussi célèbre que la couverture saumon de M. Buloz. C’est cette première « Pléiade » qui publia le Traité du verbe de René Ghil ; sa livraison du mois de mai révèle un nom qu’attendait une grande fortune, celui, tout flamand alors, de Mooris Maeterlinck. Si l’on savait, n’est-ce pas ? Mais com-