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ESSAI SUR LA SIMPLIFICATION DE L’ORTHOGRAPHE[1]


Pour répondre à un vœu déposé à la fin de l’année 1901 par quelques membres du Conseil supérieur de l’Instruction publique, le ministre constitua une Commission « pour étudier les simplifications à apporter à l’orthographe dans l’enseignement de la langue française », — car, ainsi que chacun l’a appris à ses dépens, on enseigne aux Français la langue française ; on ne la leur enseignait pas du temps de Rabelais et de Montaigne, de Pascal et de Molière, de Voltaire et de Montesquieu : « Peu de personnes, disait Rollin vers 1780, sçavent la langue françoise par principes, parce que peu de maîtres prennent soin de l’enseigner. » Depuis ces temps d’insouciance, il s’est fait dans les mœurs de grands changements. Satisfait d’avoir quelques

  1. Examen du Rapport de M. Paul Meyer sur la simplification de l’orthographe, publié par la Revue Universitaire, 15 novembre 1904.