Aller au contenu

Page:Gourmont - Un cœur virginal, 1907.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XII

Alanguie, repue de cette fatigue qui est un bienfait pour les membres et une joie pour le cerveau allégé, Hortense songeait. Il ne lui déplaisait pas de rentrer chez elle. Le voyage, quel meilleur prétexte aux migraines qui exigent l’ombre et le silence, aux longs repos du matin, aux siestes ?

« Il faut peut-être cuver l’amour, comme les ivrognes disent qu’il faut cuver son vin. Mais quel vilain parallèle ! Je vais délicieusement rêver. Ami, je n’ai qu’à fermer les yeux pour te revoir, heureux de mon bonheur, et sentir sur mon corps la promenade charmante de tes caresses… Dis, es-tu content de moi ? Me veux-tu encore ? Veux-tu quelque chose de plus ? Comment faut-il faire pour être encore plus ta maîtresse ! Oui,