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BALZAC CHEZ LUI.

Paris, octobre 1841.

À monsieur le président de la Société des gens de lettres.

« Monsieur,

« L’agent central de votre Société m’a communiqué la décision du comité relative à ma démission, qui, aux termes des statuts, devait être purement et simplement acceptée ; je n’ai pas besoin de protester contre cette délibération ; je me regarde comme n’étant plus membre de la Société.

« Mais j’ai des droits comme ancien membre de la Société, qui ont été méconnus dans la délibération, et je viens me plaindre d’un manque de délicatesse qui m’étonne de la part du comité, et qui nécessite ma demande formelle d’une radiation de partie de la délibération sur ma démission.

« Je n’ai point dit au comité les motifs de ma démission, non-seulement pour conserver en entier le droit de tous les membres de la Société, mais encore parce qu’il est des motifs que l’on doit taire. Pour faire comprendre au comité l’imprudence de sa doctrine, qui ne résulte d’aucun article des statuts, car il n’est dit nulle part que le comité sera juge d’une démission, j’invoque le témoignage de deux de ses membres : MM. Pyat et Merruau. Tous deux savent que ma démission était donnée à la séance où M. Pyat et moi nous fûmes obligés de quitter le comité par le doute élevé sur notre impartialité comme juges, et que j’ai regardé comme un manque d’égard suffisant. M. Pyat m’a dit : attendez une