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BALZAC CHEZ LUI.

lunettes avec un coin de la nappe, que ce n’est pas tout à fait là le moyen de votre goût ; cherchons-en un autre… s’il y en a un autre, murmura Lireux. »

Je me permis de dire : « Si l’on pouvait élever un oiseau qui partirait tous les matins de la maison de Balzac et viendrait prendre dans son bec le bulletin chez le concierge de l’Odéon, on aurait, je crois, vaincu la difficulté. Seulement il faut trouver cet oiseau.

— Voilà bien comme vous êtes ! dit Balzac, vous plaisantez avec les situations les plus difficiles de la vie. »

Lireux continuait à éclaircir les verres de ses lunettes.

« Ne peut-on pas se rendre aux répétitions sans l’avertissement du bulletin ? demanda Balzac, de plus en plus obstiné à ne pas donner son adresse.

— C’est impraticable ! On répète un jour, on ne répète pas l’autre ; la veille on a mis la répétition à onze heures, le lendemain elle est pour midi. Votre temps se perdrait en courses inutiles.

— Allons ! dit Balzac en soupirant, allons ! il faut en venir là. J’ai un moyen de recevoir vos bulletins.

— Et ce moyen ? dit Lireux, en replaçant précipitamment ses lunettes.